Les 12 tendances technologiques de 2022, selon Gartner

1. La data fabric

Encore aujourd’hui, les données restent souvent cloisonnées dans les applications, et ne sont pas exploitées comme elles devraient l’être. Une nouvelle tendance vient désormais répondre à cette problématique : la data fabric.

Aussi appelée tissu de données, la data fabric est une architecture qui permet de faciliter l’accès et l’utilisation des données dans une multitude d’environnements, et ainsi d’optimiser leur valeur ajoutée. Selon Gartner, elle permettrait de réduire jusqu’à 70 % les efforts de gestion des données.

D’ici 2024, l’institut estime que le déploiement d’une data fabric rendra l’exploitation des données quatre fois plus efficace, et réduira de moitié les tâches humaines de gestion des données.

2. Le maillage de cybersécurité

Depuis le développement du télétravail, les cyberattaques sont montées en flèche dans les entreprises. En 2020, l’ANSSI estime qu’elles auraient même été multipliées par 4 ! 

Lire aussi : [Parole d’expert] Les défis Cybersécurité des PME en 2021

Afin de prévenir les risques cyber, Gartner recommande aux entreprises de mettre en place un maillage de cybersécurité, c’est-à-dire une approche architecturale distribuée qui permet de définir des périmètres de sécurité individuels autour de chaque point d’accès d’un actif informatique, et non un périmètre unique de type “château fort”. L’objectif est de renforcer la sécurité de l’ensemble des points d’accès, et ainsi d’empêcher les pirates d’exploiter une faille de sécurité pour accéder à l’ensemble du réseau. 

D’après Gartner, adopter une architecture maillée de cybersécurité permettrait de réduire le coût des cyber incidents d’environ 90 % d’ici à 2024. 

3. L’informatique confidentielle

Afin de garantir la sécurité et confidentialité de l’ensemble de leurs données, les entreprises doivent également mettre en place des initiatives axées sur l’informatique confidentielle. Elles pourront ainsi partager des données sensibles, sans pour autant compromettre leur confidentialité (par exemple, via le cryptage, le fractionnement ou le prétraitement des données).

D’ici 2025, 60 % des grandes entreprises devraient utiliser cette approche pour l’analyse de données, l’intelligence économique ou le cloud computing.

4. Les plateformes cloud natives

Lorsqu’une entreprise migre vers le cloud, elle déplace des applications du legacy qui ne sont pas conçues pour le cloud et qui, par conséquent, nécessitent davantage de maintenance. Pour tirer pleinement parti de la migration vers le cloud, les entreprises doivent abandonner ces applications monolithiques héritées, pour se tourner vers des applications cloud natives basées sur une architecture microservices.

À l’inverse des applications traditionnelles, les plateformes cloud natives sont directement développées et accessibles dans le cloud. Elles sont donc plus flexibles et évolutives. Cela leur permet d’être moins dépendantes de l’infrastructure, et de créer de la valeur plus rapidement. Ainsi, Gartner estime que plus de 95 % des nouvelles initiatives numériques prévues d’ici 2025 seront basées sur des plateformes cloud natives.

5. Les applications composables

Afin d’accélérer les transformations à l’œuvre dans leur organisation, les DSI doivent outiller le travail des équipes transverses, notamment celles composées de collaborateurs des équipes commerciales et IT. Ces équipes sont souvent confrontées à de nombreux défis, tels que le manque de compétences en codage, l’utilisation d’outils inadaptés et le respect de délais serrés.

Des défis auxquels peuvent répondre les applications composables : des applications constituées de capacités métiers packagées (aussi appelées packaged-business capabilities ou PBC), c’est-à-dire des composants logiciels représentant chacun une compétence métier spécifique. En assemblant ces différents modules, les équipes transverses peuvent ainsi créer des applications rapidement, sans avoir besoin de compétences avancées en programmation. 

6. L’intelligence décisionnelle

D’ici 2023, plus d’un tiers des grandes entreprises utiliseront l’intelligence décisionnelle pour prendre des décisions stratégiques. Apparue il y a quelques années, l’intelligence décisionnelle désigne l’ensemble des méthodes qui permettent de concevoir, modéliser, exécuter, évaluer et ajuster des processus et modèles de prise de décision. L’objectif : prendre des décisions plus intelligentes et plus rapides en s’appuyant sur l’intelligence artificielle, le machine learning, le deep learning ou encore l’analyse prédictive.

L’intelligence décisionnelle peut être utilisée de multiples façons, par exemple pour analyser les comportements des consommateurs, étudier la stratégie d’un concurrent, ou encore prédire les risques associés à une décision stratégique.

7. L’hyper-automatisation

L’importance accrue portée à la digitalisation et à l’excellence opérationnelle souligne aujourd’hui le besoin de renforcer l’automatisation au sein des organisations, et de la généraliser à plus de domaines. D’où l’apparition du concept d’hyper-automatisation.

Cette approche a pour but d’identifier, d’évaluer et d’automatiser le plus grand nombre de processus métiers et informatiques grâce à plusieurs outils et technologies. Cela peut être grace à l’intelligence artificielle, l’automatisation des processus robotisés (RPA), les suites de gestion des processus métiers, les plateformes IPaaS (integration platform as a service), les outils low-code et no-code, etc.

L’hyper-automatisation permet ainsi de booster la performance de l’entreprise, de réduire les risques d’erreur, mais aussi d’améliorer le bien-être au travail des collaborateurs, qui n’ont plus à perdre leur temps sur des tâches fastidieuses à faible valeur ajoutée.

8. L’ingénierie de l’IA

En raison de problèmes de viabilité, d’évolutivité, ou encore de gouvernance, seuls 53 % des projets d’intelligence artificielle (IA) réussissent à passer du stade de prototype à celui de produit.

Pour répondre à cette problématique, les entreprises doivent se tourner vers l’ingénierie de l’IA : une approche intégrée qui permet de rendre les modèles d’IA plus rapidement opérationnels. Grâce à l’ingénierie de l’IA, les projets d’IA sont désormais intégrés au processus DevOps, ce qui permet d’accélérer leur mise en production et d’optimiser leur valeur commerciale.

“D’ici 2025, les 10 % des entreprises qui adopteront des pratiques d’ingénierie de l’IA généreront au moins trois fois plus de valeur que les 90 % des entreprises qui ne suivront pas la tendance”, estime David Groombridge, VP Analyst chez Gartner.

9. L’entreprise distribuée

Si elle est encore loin d’être la norme, l’entreprise distribuée gagne peu à peu du terrain en entreprise. Dans cette entreprise sans bureau fixe, tous les collaborateurs travaillent à distance 100 % du temps. Un fonctionnement qui permet d’offrir plus de flexibilité aux salariés et d’économiser le budget alloué aux bureaux.

Selon Gartner, cette approche peut également être appliquée aux clients et prospects de l’entreprise, afin de leur offrir une expérience plus digitalisée et adaptée à leurs nouveaux modes de travail et de consommation. C’est notamment ce qui a été mis en place au sein de la banque d’investissement américaine Merrill Lynch. Elle propose à ses clients de trouver un conseiller financier prêt de chez eux grâce à un système de géolocalisation.

D’ici 2023, les trois quarts des entreprises qui suivront cette tendance verront leurs revenus augmenter 25 % plus vite que leurs concurrents. 

10. L’expérience totale (TX)

Parmi les tendances technologiques de 2022, l’expérience totale (TX) a également un rôle clé à jouer. Son objectif : interconnecter et améliorer l’ensemble des expériences que l’entreprise offre à ses clients, à ses utilisateurs et à ses salariés. D’ici à 2026, Gartner estime que 60 % des grandes entreprises adopteront cette approche 360° pour transformer leur business model, et ainsi optimiser l’expérience client et l’expérience collaborateur.

Certaines entreprises ont déjà commencé à suivre cette tendance. Par exemple, l’application d’investissement Fidelity Spire utilise l’analyse de données et l’intelligence artificielle pour anticiper les comportements de ses clients et créer des simulations de formations pour ses salariés. Résultat : cette expérience unifiée lui permet à la fois de fluidifier l’onboarding des utilisateurs sur l’application et de faciliter le travail des conseillers.

11. Les systèmes autonomes

Les systèmes autonomes figurent également sur la liste des tendances technologiques à suivre en 2022. D’après Gartner, il s’agit de systèmes physiques ou de logiciels autogérés qui apprennent de leur environnement. Contrairement aux systèmes automatisés, ils sont capables de modifier leurs propres algorithmes sans aucune mise à jour logicielle, ce qui leur permet de s’adapter au changement plus rapidement.

Les systèmes autonomes peuvent s’appuyer sur différentes technologies. Par exemple, Ericsson fait appel à des systèmes autonomes qui utilisent le reinforcement learning et les jumeaux numériques pour optimiser la performance de ses réseaux 5G. 

12. L’IA générative

L’intelligence artificielle générative va aussi monter en puissance dans les prochaines années : d’ici 2025, elle représentera 10 % des données générées dans le monde (contre moins d’1 % aujourd’hui). 

Cette nouvelle forme d’IA est capable d’apprendre des contenus existants (fichiers texte, audio, images, etc.) à partir d’échantillons de données pour créer de nouveaux contenus originaux. Il s’agit donc d’un puissant moteur d’innovation pour les entreprises.

Dans le secteur pharmaceutique, l’IA générative permet d’accélérer la découverte de nouveaux médicaments, et de réduire les coûts associés. Ainsi, Gartner estime que 30 % des nouveaux médicaments et matériaux seront découverts grâce à cette technologie d’ici 2025.

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Cybersécurité, intelligence artificielle, automatisation, travail hybride… En 2022, les DSI doivent anticiper de nombreuses tendances technologiques. Bien sûr, toutes ces tendances ne les concernent pas nécessairement. Leur rôle sera alors de prioriser celles qui leur semblent les plus pertinentes selon l’activité et de la taille de leur entreprise.

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